PAR : Léo Lehmann
Membre du comité de rédaction, pasteur, Le Cépage, Bruxelles-Ganshoren

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J’aime les cathédrales.

Lorsque se tait un peu le bruit des touristes, on y respire souvent une atmosphère de paix, de recueillement, de contemplation. Malgré l’ambiguïté de certains investissements, l’ingéniosité qui y a été déployée, la beauté qui s’y fait voir, la majesté qui s’en dégage disent quelque chose de la grandeur de notre Dieu.

En des époques où le commun des mortels avait peu d’accès à la lecture, ces cathédrales ont tenté de donner voix à des vérités bibliques. À leur manière, certaines représentent encore aujourd’hui des efforts touchants pour exprimer ce que les mots ne parviennent pas à dire pleinement. Témoins de la foi à travers les âges, elles m’invitent à un rapport au temps qui dépasse celui auquel ma courte existence pourrait me conditionner.

Pourtant elles ne sont, elles aussi, que passagères, pouvant d’un jour à l’autre s’évanouir. La cathédrale Notre-Dame à Paris en a donné un signe le mois dernier. En quelques heures, des siècles d’histoire sont partis en fumée. C’est une chose qui se répète à travers le temps. Notre monde passe…

Il est une autre cathédrale qui, elle, subsistera toujours. Plus encore : elle grandit de jour en jour. Elle n’est pas de pierre, ni de bois. Ce ne sont pas notre sagesse ou nos forces qui la bâtissent. Ce n’est pas notre argent qui en a payé le prix. Et nos yeux ne peuvent que si partiellement la saisir… l’Église…

« Dieu vous a intégrés à l’édifice qu’il construit sur le fondement des apôtres et prophètes, et dont Jésus-Christ lui-même est la pierre principale. En lui, toute la construction s’élève, bien coordonnée, afin d’être un temple saint dans le Seigneur. En lui, vous avez été intégrés ensemble à cette construction pour former une demeure où Dieu habite, par l’Esprit. » (Ep 2.20-22).

Au prix immense de son sang, notre Seigneur a racheté des hommes et des femmes de tous lieux et de toutes époques, avec lesquels il bâtit la cathédrale où Dieu se plaît. Cette œuvre incroyable nous apparaît sous la forme de nos communautés locales. Toutefois, elles ne sont en quelque sorte que des chapelles intégrées à l’ensemble de l’édifice, encore en travaux.

Cette œuvre nous dépasse. Elle transcende les limites du temps et de l’espace telles que nous les connaissons. Dieu, son architecte, est tellement plus sage. Christ, son fondement, tellement plus solide. L’Esprit-Saint, son maître d’œuvre, tellement plus habile. Et le matériau en est tellement plus beau et riche que nos pierres taillées et nos sculptures : des hommes et des femmes rachetés et façonnés par le Dieu trinitaire.

Les cathédrales humaines ne sont pas éternelles mais l’Église que Dieu édifie durera toujours et les surpasse toutes. Par sa grâce, puissions-nous connaître son amour pour cette construction et pleinement apporter notre souscription à son projet.

« Du vainqueur, je ferai un pilier dans le temple de mon Dieu, et il n’en sortira plus jamais. » (Ap 3.12). ■

Article paru dans :

mai 2019

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