PAR : Jean-Marc Bellefleur
Membre du comité de rédaction, pasteur, Église de La Bonne Nouvelle, Mulhouse, Église La Bonne Nouvelle, Saint-Louis

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Point de vue
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Pour la journée mondiale de refus de la misère, le 17 octobre, CNEF-Solidarité a proposé un exemple d’économie circulaire que pratiquent déjà un certain nombre de nos Églises : les friperies, ou « fringues d’occasion » en tout genre. Une vidéo montre un bel exemple de ce qui peut se faire.

L’économie circulaire ne tourne pas en rond ! Il s’agit de casser le rythme infernal de la consommation, « acheter-jeter », dont les vêtements sont un triste exemple. Alors voilà : quelques kilos se sont subrepticement glissés dans votre athlétique abdomen ou autour de vos hanches fuselées, et voici que votre chemise ou votre jupe se trouve bizarrement exiguë pour votre personne qui a pris de l’ampleur (le problème inverse est moins fréquent, non ?). Que faire ? La donner ! Elle aura ainsi une autre vie. Elle sera une matière première pour une entreprise d’insertion, après que vous l’aurez placée dans un conteneur de collecte. Ou alors, elle ira garnir les portants d’un vestiaire de solidarité local. Une personne, peut-être dans le besoin, dont le tour de taille correspondra à celui que vous aviez jadis, trouvera son bonheur. En achetant votre vêtement, elle participera au financement d’une entreprise d’insertion. Et peut-être même qu’elle aura là un vêtement qu’elle n’aurait jamais pu s’acheter, parce que ce que vous avez donné était de bonne qualité. Ou encore, dans un vestiaire solidaire, elle aura pu l’avoir gratuitement, sous certaines conditions. Votre jupe est donc retournée sur le marché, a recommencé son parcours. Du point de vue éthique, c’est éviter le gaspillage et donc les ressources naturelles et c’est faire œuvre de solidarité.

Nos Églises ont-elles un rôle dans cette économie circulaire ? Est-il pertinent qu’elles aient un vestiaire solidaire, pour suivre l’exemple donné par CNEF-Solidarité ? Oui, elles ont un rôle « prophétique », celui d’un message de respect des ressources et de solidarité, autrement dit un hommage au Créateur. C’est aussi un exemple appelant à faire le bien. Jésus faisait des miracles, multipliait les pains et les poissons, changeait l’eau en vin ? Eh bien nous, communautés de ses humbles disciples, multiplions aussi les actes de bonté, donnons, partageons, en hommage au Sauveur. Enfin, nos Églises traduisent leur foi en actes concrets, sans lesquels « la foi est morte », disait Jacques. Tout est dit dans cette petite phrase de son épître !

Nos implantations sont différentes, de même que nos milieux sociologiques, nos projets d’Église, nos ressources internes, nos histoires, nos relations extérieures… Mais le défi est le même : être une communauté connue « pour ce qu’elle fait » et non « pour ce qu’elle ne fait pas » pour reprendre une phrase de la convention de notre Association, cet été. ■

Article paru dans :

octobre 2019

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