PAR : Albert Solanas
Pasteur à la retraite, Église baptiste de Nîmes

Article paru dans :

André Lovérini a été amené à la foi par la lecture de la Bible. Entré en contact avec le pasteur Robert Dubarry, il a beaucoup reçu dans ses entretiens avec lui. Il est devenu membre de l’Église baptiste de Nîmes en 1949.

Professeur de lettres classiques, il a exercé à Alès (à quarante kilomètres au nord de Nîmes) et a assuré de temps en temps des cultes dans l’Église baptiste de Nîmes.

Il existait, dans les années 50, un groupe de chrétiens qui se réunissait à Montpellier, dans la salle à manger d’une personne remarquable, Mademoiselle Gabrielle Ladrech.

portrait Lovérini

Affecté comme professeur à Montpellier en 1961, André Lovérini, avec sa famille, s’est naturellement intégré à ce rassemblement.

En 1967, ce groupe s’est constitué en Église locale.

Depuis 1961 et jusqu’à ce que ses forces l’abandonnent, à la fin du printemps 2015, André Lovérini a été le conducteur et le pilier central de l’Église baptiste de Montpellier. Il s’est donné totalement à cette communauté avec une consécration et un dévouement exemplaires. Depuis 1971, plusieurs pasteurs se sont succédé pour conduire l’Église aux côtés d’André. Cependant notre frère en a été, au sens le plus complet du terme, le conducteur permanent.

L’Église de Montpellier lui doit beaucoup et celle de Nîmes également.

À partir de 1964, l’Église baptiste de Nîmes a pu compter sur l’apport régulier des messages remarquables d’André. Le groupe de jeunes de l’époque se souvient aussi des rencontres où il commentait, avec une application méticuleuse, les mots de notre confession de foi.

Le formateur

Je pourrais évoquer de nombreux souvenirs personnels. À la fin des années 60, lors de mes visites pour assurer l’instruction religieuse des jeunes de l’Église de Montpellier, j’étais reçu chaque fois à la table d’André et Colette. J’étais accueilli dans leur maison avec une amitié qui m’est toujours restée précieuse et nous avions des conversations et des discussions qui pouvaient se prolonger parfois pendant des heures. J’ai beaucoup appris d’André Lovérini. Sa vive intelligence, son humour, ses fortes argumentations, la logique de ses raisonnements, tout cela a été extrêmement formateur pour moi. Pour ces moments privilégiés, je suis profondément reconnaissant à André et Colette Lovérini.

Le veilleur

Dans notre Association d’Églises, André Lovérini a joué un rôle des plus importants. Ami de Guy Appéré et de Bror Jens Berge en particulier, il a été pour nous un grand enseignant. Fort de sa compétence et de son amour pour la langue, il apportait un soin méticuleux à la rédaction ou à la correction de pratiquement tous nos textes. Avec son souci du mot juste, de l’expression la plus adaptée et la plus correcte, André veillait à la formulation de la pensée. Oralement ou par écrit, dans toutes nos Conférences, Assemblées générales ou Pastorales, il appelait notre attention sur le sens exact de ce qui était exprimé et mettait en lumière les conséquences de telle ou telle de nos propositions. Il nous aidait alors à mieux réfléchir et à mieux formuler le résultat de nos travaux.

Ses conférences, ses prédications étaient toujours marquées par la qualité de la pensée et de l’expression. Il a largement participé à nos Cours de Formation.

Il a apporté sa contribution à l’enseignement dans bien des Églises, notamment en Suisse, où il séjournait volontiers avec sa famille lors des vacances d’été.

Les nombreux articles d’André, publiés dans notre mensuel Le Lien fraternel, et dans d’autres revues, sont autant de contributions importantes à la diffusion de la pensée évangélique. Mentionnons en particulier les billets pleins d’à propos, de finesse et d’humour qu’il a signés, pendant des années, dans notre journal sous le pseudonyme de Frère Thomas. Mentionnons encore ce qu’il a écrit sur la personne, l’œuvre et la pensée de Robert Dubarry, un de ses maîtres qu’il admirait profondément.

Le guide

André Lovérini a été, pour un grand nombre de personnes, un compagnon de route dont la parole et la consécration ont éclairé leur compréhension des Écritures, encouragé leur marche par la foi, leur ont appris à penser, les ont fait grandir dans la connaissance de Jésus-Christ.

Cette grande mission, André l’a remplie avec un amour débordant pour Dieu, pour sa parole et pour ses frères en humanité.

Je voudrais rappeler ici une belle parole qu’il nous a laissée à un moment particulier de l’histoire de notre Union d’Églises. Nous traversions, il y a quarante-cinq ans, un passage dans lequel nous étions conduits à des débats pour nous situer par rapport à nos options fondamentales, notre histoire, notre actualité et notre environnement. Chez certains d’entre nous, ces débats semblaient susciter des craintes et même engendrer quelques méfiances. C’est à ce moment-là, face à ces soupçons, qu’André Lovérini nous a lancé cette interpellation : « Qu’il serait bon d’inaugurer, ici et maintenant, une ère du soupçon de la charité ! »

Merci à toi, cher André, de nous avoir aidés à comprendre ce que nous lisons, ce que nous voyons, ce que nous entendons. Merci d’avoir été pour nous un guide compétent et affectueux sur les sentiers parfois escarpés de la Révélation biblique. Merci de nous en avoir fait découvrir les paysages admirables, les horizons immenses, les beautés cachées, les profondeurs insoupçonnées où, soudain, luisent des perles.

À notre Dieu et à toi, cher André, toute notre reconnaissance.

Article paru dans :

janvier 2022

Rubrique :
Association baptiste
Mots-clés :
Églises

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