PAR : Françoise Pillon
Membre du comité de rédaction, Église baptiste de Paris-Centre

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Point de vue
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Ceux qui me connaissent savent combien j’aime faire des projets et les planifier. Ils s’en amusent, s’en agacent parfois quand je les presse de me donner une date, parfois des mois à l’avance ! Et je suis agacée quand la réponse est évasive ou inexistante ! Ou que le plan soigneusement élaboré tombe par terre. Apparemment cela tient de famille ! Bien sûr, j’exagère un peu ! Je ne suis pas allergique à l’improvisation ! Il m’arrive parfois de décider sur un coup de tête de faire quelque chose d’imprévu ou de me laisser entraîner par mes amis vers « l’inattendu ». Néanmoins j’aime que mon horizon soit dégagé. D’une certaine manière cela me rassure et cela me donne probablement le sentiment de contrôler ma vie. Et puis, ce trait de caractère est très utile pour l’organisation d’activités à long terme impliquant autrui.

Or cela fait quatre ans que nos projets doivent être modifiés, reportés, une fois, deux fois, à une date inconnue. Nous avons même été contraints d’en annuler certains ! Tenez, la pastorale de notre association, il y a deux ans, n’a pas pu avoir lieu ! Ou encore, la convention de 2021 retardée d’une année. Gilets jaunes, grèves de transports contre la réforme des retraites, Covid 19, pénurie de carburant, nombreux sont les obstacles qui ont bouleversé nos plans. À l’heure où j’écris ces lignes, j’ai dû reculer un déplacement à cause d’une mobilisation dans les transports prévue le jour où je devais voyager.

Ces événements nous forcent à revoir nos projets presque continuellement depuis plusieurs années. Et cela a une portée autrement plus considérable que de décaler une date pour un dîner ou une rencontre. À cause de la pandémie, le monde s’est pratiquement arrêté de tourner pendant deux ans, avec un retentissement notable sur le fonctionnement des entreprises, les choix des États, la vie des associations, notamment des Églises, le psychisme des personnes vulnérables etc. Les gouvernements ont cru faire au mieux en prenant des décisions qui dépassaient de loin les frontières des territoires dont ils avaient la charge. À cause du conflit qui oppose l’Ukraine à la Russie, nous sommes touchés de plein fouet par les conséquences qu’il engendre et nous sommes impliqués, en tant que nations, dans les stratégies arrêtées à l’échelle européenne ou même planétaire.

Pour autant, malgré la bonne volonté de ceux qui nous dirigent ; malgré l’assurance qu’ils nous donnent de maîtriser ces situations particulièrement délicates et inédites ; malgré les stratégies qu’ils certifient être les meilleures, l’impression qui domine est que nous marchons à l’aveuglette, sans savoir où nous allons, sans vrai conducteur.

Pourtant, nous avons un berger qui ne faillit jamais et affirme qu’il veille sur nous : « En effet, moi, je connais les projets que je forme pour vous, déclare l'Éternel, projets de paix et non de malheur, afin de vous donner un avenir et de l'espérance. » (Jr 29.11). Que cette promesse ravive notre confiance en lui.

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novembre 2022

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