La question « femmes et ministères » sérieusement discutée à Court
Sur la question de l’ouverture du ministère pastoral aux femmes comme aux hommes, l’engagement mutuel concernant notre « Vivre ensemble », adopté par l’assemblée générale de l’AEEBLF de septembre 2012, prévoit que chaque Église locale se détermine elle-même sur la question, ceci « avec une grande prudence fraternelle » du fait de la diversité des convictions dans notre Association d’Églises. Une Église, celle de Court, a réfléchi intensément à cette question dernièrement.
Est-ce la volonté de Dieu que tous les ministères dans l’Église soient ouverts aux femmes comme aux hommes, selon les dons et la vocation de chacune et de chacun ? Ou y a-t-il des ministères que Dieu, dans sa sagesse, réserve aux hommes ? Plus d’une Église locale se pose cette question. L’Église de Court (Suisse) est à une croisée des chemins : au besoin d’étoffer l’équipe des responsables s’ajoute le départ à la retraite d’un de ses deux pasteurs, le soussigné, et donc la question de sa succession.
Pour permettre aux membres de l’Église de se prononcer en toute connaissance de cause, sans pression dans un sens ou dans l’autre, nous avons mis en place un séminaire avec trois intervenants défendant trois visions distinctes : Jean-Marc Bellefleur (Mulhouse et St-Louis), Philip Moore (Val d’Europe) et Étienne Grosrenaud (Illkirch, Mulhouse et Tramelan). Ajourné plusieurs fois pour cause de pandémie, le séminaire s’est tenu les 3 et 4 décembre 2021. Les membres d’autres Églises de la région étaient invités, et un bon nombre sont venus.
Chacun des trois orateurs a argumenté sa compréhension de la Bible sur la question. Jean-Marc Bellefleur a souligné le poids d’une culture sexiste sur la traduction et l’interprétation de la Bible et la nécessité d’un nouveau départ en accueillant pleinement les dons et les vocations de nos sœurs en Christ. Philip Moore a déroulé le panorama de la révélation biblique de la Genèse aux textes pauliniens : l’ordre créationnel s’applique aujourd’hui par l’autorité d’humilité et de service des anciens, hommes appelés à enseigner et diriger l’Église. Étienne Grosrenaud a exposé une position nuancée, tenant compte des incertitudes dans l’interprétation des textes, et marquant une différence au plan pratique entre l’enseignement (ouvert aux femmes et aux hommes) et l’anciennat (ministère masculin jusqu’à mieux informé). Un débat final a eu lieu entre les trois intervenants en réponse aux questions posées par l’assistance.
Un fait remarquable, unanimement salué, a été le caractère fraternel et irénique des débats. Un grand merci à nos trois orateurs, et à notre Seigneur qui a fait souffler son Esprit de paix.