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Association baptiste
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Notre journal poursuit sa collection de portrait de personnes qui se sont engagées dans l’Association baptiste.

Le Lien fraternel. Thierry, vous venez d’une famille dont le nom résonne dans l’Association depuis très longtemps. Vous êtes né « dedans », comme on dit ?

portrait de Thierry Huser

Thierry Huser. En effet, j’ai baigné dans l’Association baptiste depuis mon enfance. Je garde le souvenir de plusieurs pasteurs qui passaient à la maison pour discuter avec mon père, Etienne Huser. Les relations que nous établissions avec eux, en tant qu’enfants, étaient pleines de saveur. Lorsque nos parents organisaient camps ou conventions, nous étions de la partie. Je garde aussi des images de mon père soucieux pour telle Église, appliqué à préparer un exposé en Pastorale, ou sous une énorme pression lorsqu’il assurait une série de réunions d’évangélisation. Parfois ses interventions dans d’autres Églises nous valaient un dépaysement familial. Engagé dans la foi dès l’adolescence, j’ai eu de longues discussions avec mon père : j’ai appris, jeune déjà, à bien connaître l’Association. Une fois appelé à servir le Seigneur, je savais déjà quelle était ma famille spirituelle. Sur un point, cependant, je me suis démarqué par rapport à « ce qui se faisait » dans l’Association : je n’ai pas fait mes études de théologie à Toronto, mais à la Faculté de théologie de Vaux-sur-Seine. J’ai été le premier étudiant issu de l’Association à le faire, et j’en suis fier, même si cela m’a coûté la petite pression d’être un bon ambassadeur de la Faculté au sein de notre union d’Églises.

Comment avez-vous associé votre ministère pastoral et le service de l’Association dans les diverses Églises dont vous avez été pasteur ?

J’ai toujours considéré que servir ma famille d’Églises faisait partie de mon ministère pastoral. Dès le début, la chose a semblé entendue : lors de ma première pastorale, déjà, j’étais sollicité pour faire un exposé ! J’ai accepté d’écrire pour Le Lien fraternel dès 1981. Très vite, Guy Appéré m’a proposé de prendre part à la rédaction du journal. J’ai accepté la responsabilité du Lien fraternel en 1986. Cela a été l’occasion de renouveler le journal, dans sa forme, ses contenus, son organisation. J’ai énormément appris, et j’ai tissé des liens précieux dans les collaborations rédactionnelles. Cela m’a plongé au cœur de la vie de l’Association. Pendant mes vingt-trois années à Nîmes, Le Lien fraternel a représenté un engagement important dans mon temps de travail, rejaillissant aussi sur la famille. Nous travaillions en équipe pastorale avec Albert Solanas, et l’Église de Nîmes considérait qu’elle contribuait à l’œuvre commune en nous permettant à l’un et à l’autre de dégager du temps pour notre union d’Églises. En cumulé, nous avons ainsi donné, tous les deux, pas loin d’un mi-temps pastoral pour l’Association, pendant de longues années. Une fois pasteur à l’Église du Tabernacle, la participation au Conseil de l’Association s’est ajoutée à la part rédactionnelle que je conservais pour Le Lien fraternel. Et lorsque je suis arrivé à Colmar pour ma dernière étape pastorale, j’étais déjà président du Conseil de l’Association.

Quelles ont été vos objectifs et vos orientations dans votre service de l’Association ?

Mon objectif premier est de servir, d’apporter ma petite pierre. Avec Le Lien fraternel, j’ai eu à cœur de faire apparaître au grand jour la richesse et la diversité de nos Églises et de me mettre au service de leur communion. J’avais à cœur, aussi, de « dépoussiérer » un peu l’image de notre Association, de présenter une foi ouverte sur les réalités contemporaines, de garder des fenêtres bien ouvertes sur ce qui se vivait ailleurs, ou au loin par la mission. Dans nos discussions avec Albert Solanas, nous avons souvent réfléchi à la façon de développer une identité d’Association qui s’affirme positivement et sereinement, ce qui a été pour moi un objectif très important. J’ai eu de la joie, aussi, à m’impliquer dans l’organisation de plusieurs conventions : de belles expériences de travail d’équipe ! Dès mes jeunes années de ministère, j’ai refusé une certaine vision de l’Association où l’affirmation de « l’indépendance de l’Église locale » devenait un alibi pour refuser des actions communes choisies ensemble : c’est avec reconnaissance que j’ai pu participer, ces dernières années, à un travail de structuration de notre œuvre commune qui nous équipe de tels moyens. Je dois dire que l’accueil de l’Alliance baptiste de Paris Est et Nord a été pour moi une joie totale et un projet enthousiasmant : je reste émerveillé de la façon dont nous nous sommes enrichis mutuellement, et dont est née une nouvelle identité de l’Association. En participant au Conseil de l’Association, puis en assurant sa présidence, mon souci constant a été de favoriser et d’encourager toutes les dynamiques positives qui se développaient : ne pas être frein, mais facilitateur ! J’ai énormément reçu du travail d’équipe au sein du Conseil de l’Association : une expérience absolument marquante et structurante pour moi ! Enfin, parmi mes soucis importants pour l’Association, il y a celui d’une unité de foi qui ne devienne jamais uniformité, mais qui permette toujours de vivre ensemble dans nos diversités et d’explorer des voies nouvelles dans la bienveillance, la confiance mutuelle, le respect de chacun dans son intégrité.

Vous avez passé le relais de la présidence à Claude-Henri Gobat l’année passée, tout en restant membre du Conseil. Avez-vous l’espoir de voir aboutir certains chantiers en cours ?

Je n’ai pas de prescriptions à donner pour la suite, mais je veux simplement exprimer ma totale confiance en la nouvelle équipe, au service de laquelle je reste avec bonheur.

Article paru dans :

avril 2022

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