PAR : Jean-Marc Bellefleur
Membre du comité de rédaction, pasteur, Église de La Bonne Nouvelle, Mulhouse, Église La Bonne Nouvelle, Saint-Louis

Article paru dans :
Rubrique :
Société
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Cette journée est célébrée le 8 mars. Dès le début du XXe siècle, des manifestations ont revendiqué en Europe et aux Etats-Unis l’égalité des droits entre les femmes et les hommes. En 1977, les Nations unies ont officialisé cette journée, sous le titre de « Journée internationale des femmes(*) », opportunément précisé en France, « Journée internationale du droit des femmes ». En effet, il s’agit bien de réclamer les mêmes droits pour les femmes que pour les hommes : emploi et autonomie financière, respect, sécurité, liberté, vie en société, vote et expression, religion et opinions…

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Dans nos milieux évangéliques, le féminisme fait souvent peur. Il est pris pour une pernicieuse émanation d’une société sans vision de l’humanité voulue par Dieu, pour une sombre recherche de supériorité féminine. On lui reproche tout de suite ses excès ! Pourtant il s’attache avant tout, et légitimement, à demander simplement l’égalité des droits entre hommes et femmes. Et c’est là qu’il faut quand même faire un peu d’histoire.

Trouve-t-on normal qu’une petite fille aille à l’école, qu’une femme vote, soit propriétaire, conduise une voiture, ait un emploi et même soit cadre d’entreprise, qu’elle soit médecin, avocate, pilote, ou vigneronne, qu’elle soit instrumentiste et même cheffe d’orchestre ? Cela n’a pas toujours été le cas et je cite là – parmi d’autres – des exemples de femmes des XIXe et XXe siècles qui ont dû conquérir ces différents domaines, comme des pionnières en terrain hostile.

Aujourd’hui encore, dans les entreprises, les femmes ont des salaires moins élevés que les hommes. À l’Assemblée nationale, en France, on peut encore entendre des persiflages sexistes lorsqu’une députée prend la parole. Des femmes sont dramatiquement victimes de violences au sein même de leur foyer. Elles peuvent encore être victimes de harcèlement dans la rue. Des sportives sont abusées par leur entraîneur. Certes, nos lois établissent une égalité de droit, dont nous pouvons être satisfaits en tant que chrétiens. Néanmoins, sur le terrain, les femmes ne bénéficient pas toujours de ces droits.

D’ailleurs, si nos lois établissent tant bien que mal cette égalité de droit entre les hommes et les femmes, c’est bien parce que des femmes et des hommes – des féministes ! – se sont levés pour promulguer des lois dans ce sens.

À vrai dire, cette journée des femmes, et de leurs droits égaux à ceux des hommes, sied tout à fait à notre foi chrétienne et à notre vocation « prophétique » dans ce monde. Il s’agit de dénoncer l’injustice, de protéger les personnes qui en sont victimes et de promouvoir la justice ; de relever l’honneur de celle qui est bafouée dans son identité ; de manifester de l’amour de manière tangible envers tant de personnes qu’on passe sous silence ; de prendre en considération celles qu’on maintient dans la passivité ou qu’on ne prend pas au sérieux. ■


(*) « International Woman's Day »

Article paru dans :

mars 2020

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